Une curiosité architecturale du 15è arrondissement de Paris vient de disparaitre...
Cette réplique fidèle du phare du Croisic, veillant un chalutier échoué et son marin désemparé, bordait la voie de chemin de fer partant de Montparnasse depuis les années 1990. Elle était née de la nostalgie un peu mégalomane de l’ancien patron de la célèbre poissonnerie du « Samouraï des mers », qui drainait à l’époque son millier de clients quotidiens. Sur sa face arrière uniquement visible depuis les quais de la gare Montparnasse, les visiteurs pouvaient y lire l’inscription suivante: «Gloire aux marins-pêcheurs».
La poissonnerie a fermé depuis longtemps, et la mobilisation des riverains n’a pas réussi à sauver le phare des projets de la Ville de Paris : près de 4 ans après la présentation d’un projet de ferme maraîchère, imaginé sur les 150 mètres de talus longeant la voie SNCF, la mairie de Paris vient de lancer les travaux préparatoires à la construction d’une résidence sociale. De quoi doucher les espoirs des plus de 800 signataires favorables à l’aménagement d’une serre de cultures hors-sol, d’un marché couvert et de jardins partagés, imaginés par l’architecte Clément Baehr et le bureau d’études spécialisé dans le développement durable, Greenation. Malgré la nouvelle « stratégie d’alimentation durable et d’agriculture urbaine innovante » défendue par la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, la rue Castagnary verra bien pousser des murs, non des fleurs ni des salades.
Après démolition et désamiantage du site, qui abritait aussi les anciennes cuves de mazout de la chaufferie urbaine (CPCU), désormais passée au gaz, s’élèvera une résidence sociale de 251 studios pour étudiants, jeunes travailleurs et travailleurs migrants, gérée par le bailleur Paris Habitat. Un projet qui fait bondir plusieurs associations de riverains.
Les futurs locataires devront compter avec le passage quotidien de 500 trains, 7 jours sur 7, jour et nuit.
Août 2016
Février 2017